Blog de Marie-Christine Burricand

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Sécurité : un engagement national pour une aspiration légitime

mardi 21 mars 2017, par mcb

Conseil Municipal du 20 mars, délibération 17 : Intervention de Marie-Christine Burricand pour le groupe communiste

Avec ce rapport concernant le système de vidéo surveillance, nous abordons la question de la sécurité, préoccupation essentielle des habitants à Vénissieux comme sur l’ensemble du territoire national.

Sur cette question, nous n’agissons pas à partir de présupposés idéologiques ni pour en faire un fond de commerce électoral.

Fond de commerce, oui ; Car Nicolas sarkozy qui promettait beaucoup dans ce domaine a supprimé entre 2007 et 2012 13 700 postes de policiers, à peu près à égalité dans la police et la gendarmerie et les 9341 postes crées entre 2012 et 2017 par les gouvernements de François Hollande n’ont pas permis de retrouver les effectifs d’avant 2007 sans compter que ces moyens ont été largement affectés à la lutte contre le terrorisme.

Nous partageons l’inquiétude et la colère des habitants,leur aspiration à vivre sereinement et nous voulons apporter des réponses concrètes, en s’appuyant sur les moyens d’action de la ville mais aussi en travaillant avec les partenaires et notamment l’état qui assume la mission régalienne de sécurité publique avec la justice et la police.

Le trafic de drogue est au coeur des préoccupations des habitants. Ils ont raison : En France, plus de 20 % des plus de 14 ans ont observé en 2014 de la consommation ou des trafics de drogue dans leur quartier.

Un chiffre en constante augmentation qu’il faut mettre en rapport avec les 2,3 milliards d’euros de chiffres d’affaires du marché des drogues illicites en France.
Cette économie parallèle est particulièrement insupportable dans le quotidien car elle s’accompagne de squats d’allées et de lieux publics, violence et pressions sur les petits dealers, les consommateurs et leurs familles, corruption et silence obligé pour ceux qui y sont mêlés. C’est une véritable mafia qui prospère avec ses petites mains et ses grandes fortunes. Surtout la drogue est destructrice pour de trop nombreux jeunes devenus accros et parfois délinquants pour payer leur dose.

La police agit : 32 500 personnes sont condamnées chaque année pour trafic et plus de 50 tonnes des différentes drogues ont été saisies en 2015. Mais c’est l’impasse d’une politique d’emploi de la police inefficace pour faire réellement reculer les trafics qui crée ce malaise dans la police exploité par tous ceux qui font de la misère humaine leur fonds de commerce, jusqu’à favoriser des comportements indignes et dangereux pour l’ordre public, justifier des violences policières inexcusables ou au contraire légitimer la violence contre la police.

Sur la sécurité en générale, la ville travaille beaucoup en s’appuyant sur ses services et tout particulièrement la police municipale mais aussi sur le partenariat avec les services et dispositifs d’état : Madame la Maire a donné tous les éléments à la population dans sa lettre du mois de novembre 2016. Je rappelle quelques exemples : 631 interventions pour sécuriser les sorties et entrées d’écoles, les actions de sensibilisation sécurité routière pour plus de 900 élèves par an, la résorption du marché parallèle (un coût de 189000 euros dont 93000 pour la ville), toutes les interventions pour la sécurité routière, le contrôle des commerces notamment sur les questions d’hygiène, les 4 opérations quotidiennes de sécurisation sur la gare de Vénissieux. Il faudrait aussi parler de l’effort en direction des groupes scolaires pour respecter le plan vigipirate renforcé, de notre engagement pour faire reculer les violences faites aux femmes et les protéger en cas de besoin, des actions de prévention contre les addictions avec le forum annuel de prévention et bien sur tout notre engagement pour retisser le lien social avec les services publics au coeur des quartiers, le soutien aux familles avec les actions en direction de l’enfance et de la jeunesse, notre souci de l’emploi avec la charte de coopération ville entreprises, la journée emploi/entreprises clauses d’insertion….

Car l’économie parallèle, créatrice d’une délinquance durable et aux multiple ramifications avec le blanchiment d’argent et le financement d’activités occultes, prospère sur le recul du droit dans tous les domaines au profit de la loi du plus fort..La police et la justice ont besoin de plus de moyens pour lutter contre les réseaux de la drogue, mais aussi de la prostitution, du travail clandestin, des réseaux terroristes. Cela passe par des agents de proximité, des moyens d’investigation, des juges en nombre suffisants pour traiter sans tarder les dossiers des justiciables, sanctionner et réinsérer.

Et cela passe aussi par des mesures éducatives, la formation, le travail, des professionnels proches et disponibles pour venir en aide aux familles confrontées à ces difficultés.

C’est le très sérieux syndicat de la magistrature qui dit tout en appréciant positivement la hausse de 9 % du budget de la justice le chemin qui reste à parcourir : même avec cette augmentation le budget reste si indigent qu’il place depuis de nombreuses années la justice française dans les derniers de la classe européenne. Le nombre de postes de magistrats créés en 2017 (238) restera en dessous de celui de 2016. Les nouveaux postes du ministère seront essentiellement attribués à l’administration pénitentiaire avec seulement 100 conseillers d’insertion et plus de 1000 personnels de surveillance. 1,145 milliard pour la construction de nouvelles prisons, alors que le budget consacré aux structures classiques de prise en charge des enfants et adolescents et au milieu ouvert reste insuffisant.
Nos députés proposent de recruter 20 000 policiers, gendarmes et agents administratifs de la fonction publique, la réouverture d’une partie des tribunaux fermés dans les 10 dernières années, des moyens pour des peines alternatives à la prison qui soient réellement éducatives et réinsérantes. C’est la question clé pour que la police ne travaille pas pour rien, il faut de vrais solutions pour sortir les ados de la rue et les délinquants de l’école de la violence qu’est la prison.

Sur cette question de la sécurité, les communes sont le premier interlocuteur des habitants, raisons de plus pour qu’elles soient entendues et soutenues et moteurs dans la construction d’une bataille nationale qui est urgente.

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