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Ecole : des paroles aux actes !

dimanche 8 avril 2018, par mcb

Intervention de Marie-Chrsitine Burricand, pour le Groupe Communiste et Républicain, au Conseil Municipal du 3 avril

Madame Le maire, chers collègues,

Il n’y a rien d’étonnant à ce que nos collègues de l’opposition se soient saisis de ce rapport, qui montre les efforts volontaires de notre ville en faveur des projets d’action éducative, pour agiter une fois de plus la polémique autour des rythmes scolaires alors que les parents et les enseignants ont l’assurance que l’évaluation et la concertation sont maintenant bien lancés. C’est un peu réchauffé mais qu’importe,pourvu qu’ils puissent faire le buzz.

Ils sont bien là dans la foulée d’Emmanuel Macron, ce président ni de droite ni de gauche, qui avec son gouvernement multiplie les effets d’annonce pour mieux faire passer ces mauvais coups, museler le parlement, faire taire les oppositions. Et nous nous félicitons de la réussite de la journée d’action du 22, de la réussite de la grève des cheminots et différents services publics aujourd’hui dont nous sommes solidaires.

Le débat sur les rythmes scolaires est légitime parce que cela touche à la fatigue des enfants, à l’organisation de la vie familiale mais bien sur aussi à l’avenir des enfants, à la chance que leur donnera l’école de trouver leur place plus tard dans la vie professionnelle . L ’école ne parvient pas aujourd’hui à compenser les inégalités sociales qui pèsent dans les parcours scolaires des enfants, dans les apprentissages et l’acquisition des connaissances. Et nous savons que sur cette question, l’essentiel n’est pas de savoir s’il y aura école ou pas le mercredi matin, l’essentiel est dans la volonté de combattre les inégalités en donnant les moyens nécessaires pour cela à l’école.

Et bien, soyons attentifs avec les enseignants et les parents parce que cette volonté n’est pas au rendez vous avec les projets du ministre Jean Michel Blanquer et il est important de décrypter les annonces !

Prenons par exemple, l’annonce très récente en grande pompe de la scolarisation obligatoire dès 3 ans, mesure avec laquelle nous sommes d’accord. D’une part, cette mesure ne représente pas un changement radical puisque 97 % des enfants de 3 ans sont scolarisés en France, c’est tout à l’honneur de notre système scolaire. D’autre part, cette annonce ne s’accompagne d’aucune précision concernant les moyens mis en œuvre pour scolariser tous les enfants et surtout créer les conditions d’un accueil de qualité du point de vue de l’encadrement, de la pédagogie, de la formation des personnels, y compris des moyens des collectivités locales pour assurer le nombre d’Atsem et de locaux nécessaires. Enfin, et peut être le plus inquiétant, la question de la scolarisation des deux ans n’est pas évoquée. Nous savons pourtant que cette exceptionnalité française en Europe est facteur de réussite scolaire pour tous et qu’elle n’est pas de droit aujourd’hui, faute de places et de maitres en nombre suffisants !

De la même manière, le président indique vouloir faire de l’école primaire une priorité de l’action gouvernementale, avec les CP et CE1 à 12 dans les zones d’éducation prioritaires.

Le gouvernement et le ministère de l’Éducation nationale viennent de décider d’une baisse de 10% des postes offerts au concours CRPE (Professeur des Écoles). Cette baisse qui fait suite à une 1ère baisse lors du concours 2017, en dit long sur la volonté du Ministre d’accorder une priorité réelle au 1er degré comme il l’affirme dans les médias... La dotation ne couvrira au final que la moitié des 7200 postes supplémentaires nécessaires et le reste se fera au prix de redéploiements qui déshabilleront Paul pour habiller Jacques ;

Le secondaire est racketté,c’est moins 20 % de postes dans les concours externes, 2600 postes d’eseinseignants supprimés. Il manque 374 postes d’enseignants en mathématiques, 343 en anglais, 220 en allemand et 63 % des postes de lettres classiques au capes n’ont pas été pourvus ; Une vraie crise du métier d’enseignants ! La Loi de finances 2018 prévoit aussi le désengagement de l’État dans la médecine scolaire, la suppression de 200 postes dans la filière administrative…

Certes le budget de la mission scolaire augmenterait de 2,2 %, à mettre en regard de l’inflation et de l’évolution positive de la démographie, essentiellement consacrés à la masse salariale et à son augmentation entre 2012 et 2016, mais l’actuel gouvernement organise une nouvelle diminution des emplois d’enseignants dès 2019. Le ministre Blanquer parle d’une école de la confiance, mais c’est une école publique en mode dégradé qu’il installe ; Derrière les effets d’annonce, les enfants sont soumis à l’austérité pour les services publics, fil conducteur de ce gouvernement. Nous serons dans la rue avec les services publics dans les semaines qui viennent pour combattre cette austérité !

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